Page:Buies - Anglicismes et canadianismes, 1888.djvu/84

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 84 —

rait-il différentes espèces de fièvres typhoïdes qui s’entendraient pour vous tomber dessus à l’unisson ?………

On écrivait dernièrement de Montréal à un journal de cette ville : « Il est peu probable que notre pauvre ami puisse finir la journée vivant. »

Cela et « se réveiller mort » font si bien la paire qu’il est impossible de trouver une fin de chronique plus piquante, mieux appareillée, mieux assortie, comme on dit dans certains magasins où il n’y a pas « d’assortiment » du tout.


De l’Électeur du 18 février.


Je sais bien que j’ai entrepris une tâche difficile, presque impossible à accomplir. À mesure que les innombrables difformités, vices, défauts et ridicules de notre langage se développent dans mes chroniques aux yeux du lecteur qui croyait sans doute que j’en aurais fini, après deux ou trois expositions faites pour le simple plaisir de l’amuser, tout en lui ouvrant un peu les yeux, on commence à sentir du découragement, une certaine épouvante, et l’on a abandonné tout espoir d’une réforme de notre langage et de notre style, telle que nous en arrivions enfin à parler comme du monde. Oh ! mon Dieu ! je n’en suis encore qu’à mon début et je n’ai presque encore rien dit. J’ai à peine entamé mon sujet, je n’ai fait que l’effleu-