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Page:Buies - Chroniques, Tome 2, Voyages, 1875.djvu/180

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VOYAGES

— Comment ! lui dis-je, vous êtes à ce point millionnaire que tous les grands travaux qui se font dans un pays merveilleux comme le vôtre ne vous suffisent pas et que vous avec encore de l’argent dont vous ne savez que faire ? Eh morbleu ! avec ce que vous a coûté le Lick-House, on pourrait faire chez nous le chemin du lac St. Jean… Le Canada ! voilà, par exemple, un pays où vous trouveriez à placer vos capitaux…

— Oui, il en est ainsi, reprit mon propriétaire, et ce n’est pas tout. Savez-vous que tous les ans je donne vingt à trente mille dollars aux institutions de la ville, à part tout ce que je me laisse prendre pour une foule de petites charités que je ne compte pas et qui me coûtent bien de dix à quinze mille dollars ? »

Que pouvais-je dire ou demander de plus à un pareil homme ? Je m’inclinai profondément, en murmurant à part moi combien était heureux le pays dont les institutions méritaient un pareil dévouement et un pareil enthousiasme. Le Canada était alors à dix mille lieues de ma pensée.