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VOYAGES


Jusqu’à deux heures un quart, démarches et courses furent inutiles. J’avais fait descendre ma malle pour qu’elle fût toute prête à mettre dans l’omnibus ; ma détermination de partir ce jour là même était effrayante : « Venez avec moi à l’hôtel, dis-je au jeune homme, peut-être le propriétaire voudra-t-il négocier vos chèques. » Nous arrivâmes, nous nous adressâmes au propriétaire qui nous répondit qu’il ne connaissait rien à tout cela et qu’il ne pouvait y remédier ; — Il restait encore une demi-heure pour le départ du train ; l’omnibus vint et emporta tous les bagages excepté le mien. Mon affaire était montée à la hauteur d’un événement ; les hôtes me regardaient, les uns avec défiance, les autres avec surprise ; une sueur froide coulait sur tous mes membres, et en voyant partir l’omnibus, j’eus comme un mouvement de colère féroce : « Par tous les diables, dis-je au jeune homme en lui sautant presque à la gorge, vous allez venir avec moi de nouveau ; Omaha n’est pas grand heureusement ; peut-être trouverons-nous cette fois vos individus ; un quart-d’heure me suffit pour me rendre à la gare dans un cab ; vite, courons, » et je le tirai par le bras et nous arrivâmes tout haletants chez le plus voisin des signataires. — Il venait de rentrer, il modifia de suite son chèque ; nous courûmes chez le second qui, lui aussi, était de retour, et qui fit comme le premier.

Ces deux chèques réunis représentaient soixante-quinze dollars ; il fallait maintenant aller les toucher à la banque ; Nous y courûmes et nous reçûmes l’argent. Un quart-