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VOYAGES.

diens causaient quelque dommage à leurs propriétés, des incalculables avantages que le transport des malles, le fret et les passagers retirent du chemin de fer ; il faut songer aussi que tout l’intérieur d’un continent, autrefois ravagé par les Indiens, a maintenant un passage facile et sûr, que les terres publiques en ont retiré une augmentation considérable de valeur, que les mines ont pris un développement prodigieux, et que la distance entre le Pacifique et l’Atlantique se trouve diminuée de près de vingt jours. Rappelons aussi que le chemin de fer ne devait être livré qu’en 1876, et c’est le 10 mai 1869, que le public en a pris possession, ce qui a sauvé au gouvernement sept années de dépenses qui ne peuvent pas être évaluées à moins de vingt millions de dollars, outre l’intérêt payable sur les bons pendant ces sept années.

Qu’il me soit permis ici, pour faire un historique plus détaillé et plus complet de cette merveilleuse entreprise, de reproduire l’exposé qu’en faisait un voyageur français à la fin de 1869, alors même que la ligne entière du Pacifique venait d’être livrée à la circulation :

« Les possession américaines, dit Rodolphe Lindeau, ne s’avançaient en 1845, de l’est à l’ouest, que sur une zone mesurant un millier de milles au plus. Sur les côtes du Pacifique, un seul territoire, habité par de rares colons dépendait des États Unis. Entre les limites extrêmes s’étendait un désert, de 2,300 milles, embrassant d’immenses régions stériles et sillonné par deux chaînes de