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L’OUTAOUAIS SUPÉRIEUR

vos efforts pour l’extension du nom et du génie français. »

Deux jours après, M. Bonaparte Wyse, voulant parcourir d’un bout à l’autre la grande ligne nouvelle du Pacifique, qui comptait encore à cette époque beaucoup d’incrédules, se rendait à la Colombie Anglaise, et c’est de là qu’il écrivait au Père Gendreau, le 3 septembre, une lettre dont les quelques passages suivants font voir quelle lumière un esprit attentif peut porter, par un simple coup d’œil, sur l’état réel d’une situation et les espérances qu’elle peut faire naître :

Victoria de Vancouver,
3 septembre 1886.

Arrivé au terme de ma longue et rapide course à travers tout le Canada, je m’empresse de profiter d’un instant de répit pour vous exprimer de nouveau mon entière gratitude pour les attentions de toutes sortes dont vous nous avez comblé, ma famille et moi, pendant la très intéressante excursion que nous avons faite sur les bords pittoresques du Témiscamingue. L’impression que j’emporte de la région si variée comprise entre le rapide du Long Sault, au sud, et la première chute de la rivière des Quinze, au nord, est des plus favorables. L’élargissement si remarquable de la rivière Outaouais, qui forme le lac Témiscamingue proprement dit, me paraît surtout apte à une culture fort rémunérative, à partir du point où se trouve la factorerie de la compagnie de la Baie d’Hudson, en face de la mission catholique. Comme c’est précisément dans la portion orientale de cette zone féconde que la société que vous présidez si habilement possède les deux townships Guigues et Duhamel, il est certain que vous parviendrez très promptement à ouvrir à la civilisation une région jusqu’ici beaucoup trop inconnue.