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L’OUTAOUAIS SUPÉRIEUR

Vous avez compris en effet, avec un esprit d’entreprise aussi éclairé que patriotique, qu’il fallait à tout prix changer les conditions d’accès au Témiscamingue, si l’on voulait en faire ce qu’il doit être ; un centre agricole important. Vos efforts persévérants sont à la veille d’aboutir. Le succès a couronné vos travaux et les colons, attirés par vous, peuvent maintenant se rendre de la station de Mattawa à leurs terres en moins de douze heures. Ce résultat inespéré, qui ouvre définitivement une contrée fertile, est suffisant pour le moment, mais je ne doute pas que l’on ne soit contraint bientôt (entraîné par la force même des choses) à améliorer et à agrandir les moyens de communication que vous avez sagement aujourd’hui appropriés aux besoins croissants du pays où vous avez fait suivre la croix par la charrue.

Je vous félicite d’autant plus de tout ce que vous avez fait que vous avez pu ainsi venir en aide à de nombreuses et intéressantes familles du Canada-français qui végétaient aux États-Unis, et auxquelles vous donnerez en peu de temps une honorable aisance. Je suis heureux en ce qui me concerne de contribuer encore plus efficacement que je ne l’ai fait jusqu’à présent, avec le concours de mes amis de France et, en particulier, M. Onésime Reclus, à un résultat si excellent au point de vue humanitaire, moral et intelligemment patriotique.

Retourné en France peu de temps après, M. Bonaparte Wyse réunissait les souscripteurs français à l’entreprise du Témiscamingue et leur faisait un rapport de son voyage. Il s’en suivit de nouvelles adhésions et une demande de cent autres lots aux mêmes conditions que celles qui avaient été précédemment consenties :

« Nous avons hésité et même refusé pour le moment, » dit le Père Gendreau dans son troisième rapport annuel, présenté le 10 mars 1887, « parce que nous voulions attendre le résultat de nos