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CHAPITRE II



LES FORÊTS ET L’INDUSTRIE FORESTIÈRE




I


À l’extrémité orientale de la province de Québec, près de la frontière qui la sépare du Labrador, commence une étendue immense de forêts qui, à cause des essences et des variétés particulières de ses bois a reçu le nom de « zone des forêts laurentiennes. » Elle couvre comme une large bande les hautes terres en bordure du golfe et du fleuve Saint-Laurent, sur une longueur de 650 milles. Parvenue au-dessus du cap Tourmente, à environ vingt milles de Québec, elle s’écarte du littoral et, plongeant en arrière des anciens établissements seigneuriaux, elle déroule les ondes profondes de son feuillage toujours vert jusqu’à ce qu’elle atteigne la rivière Outaouais, dans le voisinage de Grenville. Elle côtoie cette rivière plus ou moins étroitement, et, la traversant à cent milles plus haut, elle se développe ensuite sur toute la partie d’Ontario située au nord et à l’est des lacs