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LA COLONISATION

au profit des grandes maisons qui faisaient le commerce des poissons du golfe Saint-Laurent et de la baie des Chaleurs avec les pays étrangers, principalement avec l’Italie, le Brésil et la République Argentine.

Mais, aujourd’hui, la tradition a été démolie de tous les côtés à la fois ; l’agriculture est victorieuse, et la Gaspésie apparaît, dans certaines de ses parties en particulier, et notamment sur toute la côte qui borde la baie des Chaleurs, jusqu’à une distance prolongée dans l’intérieur, comme une région ayant enfin mérité d’être comptée parmi celles de la province où la culture est la plus productive.

* * *

Il y a quelques années, une colonie belge s’était établie sur un des points de la côte, à huit milles du rivage, auquel elle avait donné le nom de Musselyville, et qui est devenu rapidement un canton très prospère. C’est maintenant au tour d’une colonie française qui vient de choisir des lots entre Paspébiac et Port-Daniel, c’est-à-dire précisément au cœur des plus fertiles cantons de la Gaspésie.

Le gouvernement provincial s’est engagé à donner à tous ceux qui veulent s’établir en Gaspésie des lots de 40 et de 80 hectares de terre. De plus, pour aider et encourager les colons sérieux, sur chaque lot de cent acres (40 hectares), le gouvernement fait défricher dix acres de terre, y construit une maisonnette de seize pieds sur vingt, avec quatre fenêtres et une étable. Chaque ferme ainsi formée est offerte à loyer, moyennant la somme de trente dollars, ou 150