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LA PROVINCE DE QUÉBEC

Sur ce nombre on compte 1212 fermiers, 340 artisans et 653 femmes, domestiques et enfants.


Un certain nombre d’émigrants agricoles français ont été adressés par l’honorable monsieur Fabre, commissaire du Canada à Paris, et se sont établis dans la province ; le nombre n’en est pas aussi grand que les années précédentes, par suite des efforts faits par le gouvernement pour porter les émigrants de France à aller s’établir dans les colonies françaises ; en outre, le fait d’étre obligés de prendre, dans un port de France, un paquebot en destination des États-Unis, voie plus coûteuse que celle du Saint-Laurent, empêche beaucoup d’émigrants français de se diriger du côté de la province de Québec.


IV


Les tentatives faites jusqu’à présent pour fonder dans cette province de véritables colonies agricoles françaises ou belges n’ont pas réussi, parce qu’on a voulu établir des colons européens de la même manière que s’établissent les purs colons canadiens, et faire défricher des terres boisées à des gens absolument impropres à ce travail.

Les Français et les Belges ne connaissent rien au défrichement des terres boisées ; ils n’en ont pas l’habitude et leur faire abattre des bois, dès leur arrivée, c’est les vouer d’avance au découragement et à la misère.