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CHAPITRE V




L’AGRICULTURE




I



LA province de Québec a été pendant bien longtemps un pays à peu près exclusivement agricole. Il ne pouvait pas en être autrement, par suite des conditions dans lesquelles elle avait été établie et s’était graduellement développée. Sa population, si peu nombreuse, si lentement augmentée dans le cours des 17e et 18e siècles, s’était rassemblée seulement dans les paroisses qui bordaient les rives du Saint-Laurent, et les communications étaient restées limitées à des échanges de voisinage entre ces paroisses. L’aisance presque générale dans laquelle vivaient les familles canadiennes, leur isolement du dehors et leurs rares relations même avec les États-Unis ; la notion du progrès ininterrompu et illimité, de la conquête par l’homme de toutes les forces de la nature, devenue l’axiome général, le