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L’AGRICULTURE

l’un des trois grands greniers du monde, la province de Québec dut sacrifier en grande partie la culture de cet article qui avait fait autrefois sa fortune, et tourner toutes ses activités du côté de l’industrie laitière, où elle allait entrer sur un terrain bien à elle, dont elle serait irrévocablement maîtresse, et qui lui assurerait une industrie au succès de laquelle concourent, dans notre pays, toutes les conditions culturales et climatériques que l’on puisse désirer.

On ne tarda pas à se convaincre que, pour réussir dans l’industrie laitière, il fallait travailler d’abord à la production économique du lait. Or, la production économique du lait dépend de l’amélioration des vaches laitières.

Faute d’expérience, on crut bien faire, en premier lieu, en important de préférence des sujets de races anglaises ou hollandaises, telles que des Durhams, des Herefords, des Ayrshires, des Galloways et des Holsteins, qui furent croisés avec le bétail canadien. Mais on n’était pas allé loin dans cette voie sans reconnaître qu’on s’égarait tout simplement, et l’on tourna en hâte les regards d’un autre côté. Une réaction rapide se fit en faveur de la petite vache canadienne, que les cultivateurs canadiens n’avaient pas jusqu’alors convenablement appréciée, mais dont les commerçants américains, eux, avaient depuis longtemps reconnu les mérites, puisqu’ils venaient en acheter des milliers tous les printemps, à prix réduits, sur les champs mêmes de nos cultivateurs.

La petite vache canadienne tient des races normande et jersey. Elle possède d’excellentes qualités laitières. Il n’y avait plus qu’à chercher sérieusement le moyen de relever et de fortifier les qualités supé-