Page:Buies - La Province de Québec, 1900.djvu/196

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currence, les fabricants anglais transforment leurs établissements et adoptent l’emploi des pâtes de bois, qu’ils importent pour la plus grande partie de la Scandinavie.

Mais, comme on l’a vu plus haut, dans la Scandinavie, c’est-à-dire en Suède et en Norvège, la production de la pulpe a atteint sa limite extrême ; le bois commence à se faire rare et il faut, d’année en année, pénétrer plus loin dans l’intérieur pour utiliser ce qui reste. Ces frais affectent la position exceptionnelle qu’occupaient les industriels de la Scandinavie et le jour approche rapidement où l’Angleterre devra chercher ailleurs les trois ou quatre cent mille tonnes de pulpe qu’il lui faudra pour alimenter ses usines, à mesure qu’elle les aura transformées et adaptées à l’emploi des pâtes de bois. Ce sera alors le tour du Canada, surtout de la province de Québec, le seul pays qui possède assez de bois et de pouvoirs d’eau pour suffire à cette énorme demande. » (J.-C. Langelier.)

La pulpe, en effet, est presque toute faite avec l’épinette. Or, les grandes forêts d’épinette se trouvent dans la province de Québec, au nord du Saint-Laurent, et s’étendent jusqu’à la baie de James et jusqu’à la rivière East-Main, qui est devenue la limite septentrionale de la province depuis la nouvelle accession de territoire qui a reculé ses bornes jusqu’au 53e degré de latitude nord.

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L’épinette blanche ou noire et le sapin sont les essences les plus précieuses pour la fabrication de la