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une condition essentielle au succès de cette industrie qui exige un grand nombre d’ouvriers, comparativement à la valeur de l’article fabriqué.

Ces trois éléments essentiels se trouvent réunis plus que partout ailleurs dans la province de Québec, qui possède en quantité illimitée les meilleurs bois, qui a les plus grands pouvoirs d’eau et qui peut fournir une main-d’œuvre à aussi bon marché que la Suède et la Norvège ; grâce aux facilités de transport qu’offrent nos belles et nombreuses rivières, le coût du bois serait aussi bas, sinon plus bas que dans la Scandinavie.

IV

Possédant les trois conditions essentielles à une production lucrative de la pulpe, la province de Québec a encore besoin de marchés sûrs pour l’écoulement de cette production.

Le marché des États-Unis nous est pratiquement fermé par le tarif américain, qui frappe la pulpe d’un droit de $5.50, $6.50 et $7.00 la tonne, suivant la qualité ; mais nous avons libre accès à ceux de l’Angleterre, de la France, de la Belgique, qui sont immenses.

La Grande-Bretagne et la France importent à elles deux environ cinq cent mille tonnes de pulpe par année ; la Belgique, l’Espagne, l’Italie et les autres pays européens en importent près de 250,000 tonnes, ce qui fait un marché de trois quarts de million de tonnes, et cette importation ne cesse d’augmenter tous les ans. Rien n’empêche que nous n’écoulions notre pulpe concurremment sur ces divers marchés