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à la fois, et nous devons y tendre avec toute l’énergie possible, afin d’assurer le développement d’une des plus grandes industries de notre temps.

La consommation du papier, en effet, devient si énorme que l’industrie de la pulpe, bien favorisée, deviendrait plus considérable que celle du bois, qui est l’aliment principal de la province.

Si les capitalistes et les hommes entreprenants veulent diriger leur attention de ce côté, ils s’apercevront que la province de Québec peut fabriquer sur place, sinon le papier, du moins toute la pulpe nécessaire pour les marchés des États-Unis, et devenir ainsi la pourvoyeuse de presque tout le papier dont l’Amérique du Nord a besoin.

Sur la rivière Batiscan seulement, une compagnie américaine fait plus de 800,000 billots d’épinette par année ; elle les transporte par le lac Champlain dans l’État du Maine, où ils sont convertis en pulpe.

On estime que chaque tonne de pulpe, depuis l’abattage de l’arbre jusqu’à la livraison en gare, représente en main-d’œuvre la journée de six hommes, au prix chacun de $1.25 à $2.00 par jour.


Presque tous les journaux du Canada s’impriment sur du papier fait avec la pulpe de bois. Celle-ci sert encore, dans le pays, à une foule d’usages différents ; nous en donnons ci-dessous la nomenclature aussi complète que possible :

Seaux et autres récipients, charpie pour pansements, parchemin de papier, imitation de coton et de soie, boîtes de cigares, porte-cigares, cadres, modillons, corniches et panneaux d’architecture, roues de