Page:Buies - La Province de Québec, 1900.djvu/207

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Pouvoirs hydrauliques


I


Si l’on veut se faire une idée du nombre et de la puissance des pouvoirs hydrauliques dont s’accompagnent la plupart des cours d’eau, grands et moyens, de la province de Québec, qu’on prenne comme exemple une région entre dix autres, que l’on consulte à cette fin le rapport très circonstancié que M. J.-C. Langelier adressait récemment au ministre des Terres, Forêts et Pêcheries, sur la force utilisable des pouvoirs moteurs que peuvent fournir les rivières de la région du Lac-St-Jean ; on y fera d’intéressantes découvertes.

Voici, en premier lieu, la Péribonca, que l’on peut remonter en bateau à vapeur jusqu’à une quinzaine de milles de son embouchure, c’est-à-dire jusqu’au pied des Grandes-Chutes. Précédemment, sur un parcours de cinq à six milles, la rivière s’est précipitée, par une série de cascades successives, qui, réunies, pourraient développer un pouvoir hydraulique de 300,000 chevaux-vapeur.

Pour bien comprendre ce que représente une telle force, il faut savoir qu’à la fameuse chute Niagara, celle de toutes les chutes du globe qui contient le plus fort volume d’eau, on n’utilise actuellement qu’un pouvoir de 50,000 chevaux ; il est vrai que l’on parle de créer un autre pouvoir de même force sur le côté américain, ainsi que deux de 125,000 chevaux chacun du côté du Canada, ce qui ferait en tout 350,000