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quences fructueuses pour l’avenir, et surtout rafraîchissante pour le budjet provincial, qui est encore loin d’être en proportion avec les énormes ressources du pays.


La Compagnie de Pulpe de Chicoutimi

La province de Québec possédant les plus beaux et les plus puissants pouvoirs hydrauliques de l’Amérique du Nord, on devait naturellement s’attendre à y voir s’établir les premières grandes usines pour la fabrication de cet article, désormais d’une si grande importance commerciale. Mais l’esprit public n’était pas encore préparé à une aussi rapide et profonde évolution industrielle ; les capitaux canadiens, du reste, étaient notoirement insuffisants pour entrer sans crainte dans une voie nouvelle, et s’y maintenir en attendant que l’expérience et les résultats fussent acquis.

Les grandes usines à pulpe, construites en Canada depuis quelques années seulement, l’ont été par des Américains ; telles celles du Sault-Sainte-Marie, de Grand’Mère, de Shawinigan, etc.

On ne s’attendait pas à ce que des capitaux de pure provenance canadienne-française, se risqueraient de bonne heure dans une exploitation qui n’avait pas encore fait ses preuves, et que l’on pouvait considérer à bon droit comme renfermant une grande somme d’inconnu.