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la province de québec

Québec et des provinces maritimes. Prenons comme exemples la pêche du hareng et celle du maquereau, deux poissons extrêmement prisés sur tous les marchés du monde, et dont le rendement devrait être triple, tout au moins double de ce qu’il est en réalité, et qui, loin d’augmenter d’année en année, est, au contraire, en pleine décroissance.

« Il est absolument impossible, écrivait naguère le conmandant Fortin, de se faire une juste idée de la prodigieuse abondance d’œufs de harengs déposés tout le long des côtes où ce poisson va frayer. J’ai vu maintes fois plusieurs lieues continues de rivage couvertes de ces œufs, sur une épaisseur de 60 à 90 centimètres. »

« Les pêcheurs québecquois, qui pourraient retirer d’immenses avantages de cette industrie, se contentent de prendre précisément autant de hareng qu’il leur en faut pour les besoins de la pêche à la morue, pour quelques marchés intérieurs et la consommation dans leurs familles. L’Angleterre, mieux avisée, emploie à la pêche au hareng une véritable flotte de vaisseaux variant de cinquante à cent tonneaux. Elle engage dans cette industrie des capitaux énormes et une population de 80, 000 hommes. Ses pêcheurs, munis de bons engins de pêche et montés sur de bons bateaux, vont à la recherche du hareng jusque dans la mer du Nord. La Norvège, la France, l’Irlande, l’Écosse, les États-Unis font de cette pêche une grande industrie et la Hollande lui doit une partie de sa richesse. » (Z. Joncas, surintendant de la pêche et de la chasse, dans la province de Québec.)