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Il existe dans les provinces maritimes 14 établissements de pisciculture où l’on reproduit le saumon, la grosse truite des lacs et le « poisson blanc. » À Pictou, dans la Nouvelle-Écosse, un établissement affecté à la reproduction artificielle du homard produit annuellement de cent à cent soixante millions de crustacés minuscules. En 1895, près de trois cent millions d’alevins ont été distribués dans les diverses provinces.


Mais toutes les précautions prises ne sauraient opposer qu’un frein inefficace aux sollicitations du besoin, à l’avidité des populations, à la force d’impulsion qui les pousse à rechercher et à saisir le profit immédiat dès que l’occasion s’en présente. Ainsi, la production du homard, malgré son apparente prospérité et le surplus d’un million qu’elle présente pour l’année 1897, est menacée d’une diminution désastreuse, à moins qu’on n’apporte à la pêche de ce crustacé les restrictions les plus rigoureuses, les mesures les plus sévères, suivies d’exécution immédiate.

Cette industrie est limitée presque en totalité aux provinces maritimes ; on y compte 738 homarderies, qui donnent de l’emploi à près de 15,000 personnes.

Pour faire voir quelle progression cette industrie a suivie, dans le cours des vingt dernières années, pour lesquelles a été fait un relevé officiel, rappelons qu’en 1876 l’exportation totale du homard ne représentait qu’une somme de $296,966, tandis qu’en 1897, il a été exporté, du seul port d’Halifax, des ho-