Page:Buies - La Province de Québec, 1900.djvu/249

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
241
pêcheries

estuaires de certaines rivières, ou trop près de leurs embouchures. Il en est résulté que quelques-uns des locataires les plus recommandables, après avoir, pendant plusieurs années, encouru des dépenses considérables, pour faire une bonne rivière à saumon d’un cours d’eau qu’ils avaient pris épuisé par une pêche illicite, ont vu, au moment même où le succès couronnait leur travail intelligent, tous leurs efforts rendus inutiles par la complaisance qu’on avait eue envers les pêcheurs au filet.

Mais il convient de rappeler en même temps que les moyens dont on dispose pour faire exécuter les mesures de répression dans un pays aussi grand que le nôtre sont relativement faibles et que, néanmoins, le commissaire actuel est décidé de mettre fin aux imperfections d’un système qui laisse trop de portes ouvertes à la négligence et à la tolérance d’abus ruineux pour l’une des grandes sources de l’alimentation publique.

Un des remèdes que propose monsieur Joncas, le surintendant des pêcheries et de la chasse, consiste dans la création de réserves de chasse et de pêche qui, tout en permettant une surveillance plus facile et moins coûteuse, créerait des lieux spéciaux de protection et de propagation, d’où le gibier pourrait écouler son trop-plein vers les régions favorisées.

Ces réserves, dont l’étendue serait méthodiquement calculée, répondraient à un besoin auquel ne sauraient satisfaire les parcs nationaux, de superficie trop grande, et qui sont, par suite, très insuffisamment surveillés.

De même, monsieur de Puyjalon, inspecteur des