La Côte du Grand-Nord ou Labrador canadien
Sur la côte du Labrador canadien il ne saurait être question d’agriculture ; les habitants n’y vivent que de pêche et de chasse. Le saumon se trouve en abondance dans la plupart des rivières.
Dans la rivière Natashquan, on a pris 300 quarts de saumon en 1898.
En descendant de la Pointe-aux-Esquimaux, le premier poste important que l’on rencontre est Pieste Bay ou Peasheebee, sur la rivière de ce nom. Il y a là dix familles canadiennes-françaises.
Viennent ensuite Gouanis avec douze à quinze familles, et Natashquan avec 35 familles très laborieuses qui se suffisent à elles-mêmes. Elles se livrent un peu à la culture des pommes de terre. Il y a une chapelle catholique à Natashquan.
Dix lieues plus bas se trouve le village de Kegaska ; c’est là que commence la grande solitude du Labrador. Plus de bois, plus de végétation ; des terres nues, des rochers, des îles et des collines arides qui ne se couvrent que de mousses et de lichens.
À l’intérieur, des savanes immenses et inexplorées d’où l’on ne tire que ce que les Anglais désignent sous le nom de « baked apples » et les gens de la côte sous le nom de « chicouke ».