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industries, chemins de fer

II


En 1854 avait lieu entre les États-Unis d’une part, et, de l’autre, les deux provinces du Haut et du Bas-Canada (aujourd’hui Ontario et Québec) réunies sous un même gouvernement, le fameux traité de réciprocité qui donna un essor inouï à la production agricole des provinces, lui ouvrit un marché libre et sans limites dans les États de l’Union américaine, et l’attira tellement de ce côté que la valeur du commerce direct entre les provinces pendant l’année 1865, la dernière année de l’existence du traité, avait diminué d’un demi-million de dollars, comparativement à l’année 1853, celle qui avait précédé la mise en vigueur du traité. Pendant les dernières années que le traité avait été maintenu, le commerce total entre les provinces maritimes et les deux Canadas-Unis n’avait pas dépassé en moyenne deux millions de dollars par année.

Le traité de réciprocité ayant été dénoncé en 1865 par les Américains, les provinces furent amenées à se pourvoir différemment, à se donner un appui réciproque en cimentant leur union, et à constituer au moins des marchés intérieurs, en attendant des circonstances plus favorables. C’est ainsi que l’on fut conduit par la force des choses à l’établissement de la Confédération, en 1867, et à la construction de la grande ligne de chemin de fer intercolonial qui la suivit immédiatement et fut terminée en 1873.