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la province de québec

fourrures, à part quelques industries locales pour les besoins domestiques. Et cependant, d’incalculables trésors étaient enfouis dans les entrailles de ce domaine illimité dont on n’avait effleuré que légèrement la surface, sur des espaces bien étroits comparés à l’étendue générale.

Trois causes principales avaient empêché notamment la province de Québec de se développer industriellement : 1° l’absence d’une population suffisante pour mettre en valeur les richesses du sous-sol ; 2° la légende du froid ; 3° l’absence de chemins de fer.

Sans communications, il n’y a ni industrie ni commerce possible, tandis qu’avec les communications les industries naissent d’elles-mêmes et le besoin d’en créer de nouvelles se fait incessamment sentir. Il ne suffit pas de posséder des trésors, il faut pouvoir les transporter là où on les demande, là où ils peuvent être utilisés. Il fallait donc au Canada des chemins de fer qui transportassent les produits agricoles ou minéraux du sol, qui reliassent entre elles les différentes provinces.

« C’est du développement de leurs communications, dit M. Ferdinand Van Bruyssel, que sont nés aux États-Unis un mouvement industriel, une surproduction énorme qui ont attiré les hommes des vieux pays et même des Canadiens, surtout de la province de Québec qui, ne pouvant se déplacer pour aller gagner de l’argent dans leur propre pays, s’en allaient dans les États voisins, parce que la frontière était plus près, plus accessible pour eux que les autres provinces, et qu’ils y pouvaient gagner beaucoup d’argent dans l’industrie.