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industries, chemins de fer

les et de mousses ; elle peut pâturer dans les montagnes abruptes que ne peut atteindre le gros bétail. L’hiver, elle exige peu d’entretien, vu la petitesse de sa taille. Le bouc est par excellence le cheval du colon, pour traîner ses provisions à travers le bois, cheval dont la nourriture, le ferrage et l’attelage ne représentent pas une grosse dépense. Enfin, lorsque la chèvre se fait vieille, on la livre à la boucherie ; sa viande donne une nourriture excellente et sa peau, tannée, sert à faire des chaussures. On pourrait élever également la chèvre d’Angora, moins bonne laitière que celle des Alpes et de Russie, mais dont la fourrure très recherchée donne de bons profits aux éleveurs.

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En dehors des industries agricoles il en existe d’autres qu’on s’étonne de ne pas voir exploitées dans la province de Québec, et dont on tirerait pourtant un excellent parti. Parmi ces dernières, on peut compter : 1° le guano artificiel, fait avec les déchets de poisson ; 2° la fabrication de la soude avec les plantes marines, telles que le varech et le goémon : 3° la préparation des gommes et des résines. La plupart des essences forestières, surtout dans la partie méridionale du Labrador, appartiennent aux conifères, sapins, tamarins, etc. Toutes ces essences exsudent des résines et des gommes commerciales très appréciées. La fabrication du goudron, dans une contrée où le bois ne coûte que la main-d’œuvre pour l’abattre, pourrait fournir aussi des ressources précieuses.