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Commerce avec la France



L’impulsion générale imprimée au commerce extérieur du Canada s’est communiquée jusqu’à la France, qui languissait depuis des années à l’arrière-plan, sans qu’on pût s’expliquer cette situation anormale autrement que par l’insuffisance de renseignements chez les commerçants français, ou par l’extraordinaire incorrection apparente des relevés de douane. À propos de ces derniers, la Chambre de commerce française de Montréal a en effet découvert, après de minutieuses recherches, qu’une moyenne annuelle de 36 à 40 millions de francs représente réellement le commerce de la France avec le Canada, soit environ sept fois le chiffre donné par les statistiques françaises et plus du double de celui fourni par les statistiques canadiennes.

L’insuffisance des statistiques françaises s’explique par le fait qu’en l’absence incompréhensible de toute ligne directe de navires entre la France et le Canada, les livraisons françaises vont chercher à Anvers, Hambourg, Londres, Liverpool, Glasgow, New-York, la voie directe, maritime ou terrestre qui les fera entrer au Canada.

C’est, en conséquence, à la Belgique, à l’Allemagne, à l’Angleterre, aux États-Unis, que la douane française donne crédit des valeurs d’exportations correspondantes, et cela s’explique tout naturellement.

De leur côté, les douanes canadiennes n’ont à se