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climat

des pousses hâtives. Dans un brusque réveil, la nature généreuse semble accumuler ses pouvoirs fécondants pour recouvrir aussitôt le sol d’un décor estival. Alors surgissent comme par enchantement les violettes aux teintes variées, les orchidées de terre froide, les reines-marguerites et, de mois en mois, les tournesols, les lis tigrés et autres fleurs sauvages à foison. Des colibris, au dos d’émeraude et à gorge de rubis, y viennent butiner. D’autres oiseaux remplissent l’air de leurs chants. Les récoltes mûrissantes, le susurrement des insectes nous annoncent bientôt le plein été : voici juillet » (Ferdinand Van Bruyssel.)

La neige sert à tenir la terre chaude en hiver et à la fertiliser, parce que : 1° sa conductibilité étant très faible, lorsqu’elle couvre d’une couche épaisse la surface du sol, la température de ce dernier ne s’abaisse pas au-dessous du point de congélation, tandis que celle de l’air est beaucoup plus basse ; 2° parce que la neige contient de l’acide carbonique, et même plus souvent des nitrates et de l’ammoniaque, substances azotées fertilisantes qui, lorsque la neige fond, pénètrent lentement dans le sol et s’insinuent dans les sillons et les mottes de terre. Enfin, la neige tempère la chaleur ardente de l’été en refroidissant les vents qui passent sur le sommet des montagnes ; lorsqu’elle s’amasse dans les lieux élevés, elle sert, en fondant, à alimenter les rivières, qui se convertiraient en torrents dévastateurs ou en vastes lacs, si la même quantité d’eau leur arrivait sous forme de pluie, dans un temps trop court.

Il ne faut donc pas croire que la rigueur du climat canadien soit un obstacle à la culture des céréales.