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climat

latitude nord, et entre le 57e et le 80e degré de longitude ouest, offre donc une grande variété de terres arables douées d’un rare pouvoir fertilisant. Cependant, les défrichements agricoles y sont encore à peine parvenus au 49e parallèle.


Bon nombre de personnes habitant la province de Québec croient avoir remarqué des changements notables dans la température de ce pays, survenus à la suite des défrichements, qui ont été aussi considérables dans le dernier quart de siècle que dans presque tout un siècle antérieur. « Non seulement, dit M. Ulric Barthe, la physionomie du sol s’est transformée, mais encore l’atmosphère s’est modifiée sensiblement. Du reste, sur toute la surface du globe, la civilisation et le travail de l’homme transforment la nature. Déjà le Klondyke, sous le 62e degré de latitude, a perdu de son aspect farouche, grâce à l’invasion de quelques 25 à 30 mille hommes ; la Sibérie elle-même, métamorphosée par le transsibérien, apparaît déjà sous un jour différent. Ainsi en est-il des « quelques arpents de neige » des bords du Saint-Laurent, comme on appelait le Canada au 18e siècle, destinés à devenir avant peu l’un des plus vastes champs de l’activité humaine, l’une des plus abondantes sources de production et de prospérité. »