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la province de Québec

d’une importance peu appréciable. En effet, l’Angleterre ne retirait encore, en 1800, que 26,000 tonnes de bois des forêts d’Amérique ; mais en 1810, cette quantité était portée à 125,300 tonnes, et en 1820, à plus de 300,000 tonnes. Dès lors, cette industrie continua de suivre une progression croissante. Elle donnait à l’exportation, en 1850, 1,052,817 tonnes et, en 1881, 1,301,301 tonnes.

En présence de ces résultats magnifiques, l’homme fit aux arbres une guerre acharnée. Les troncs aux dimensions marchandes ne tardèrent pas à disparaître du cours inférieur des rivières navigables ou flottables, que l’exploitant remonta jusque vers la source des cours d’eau qui avaient été les premières voies de transport. C’est ainsi que le pin blanc ou jaune, le meilleur bois de construction du pays, a été presque entièrement rasé sur d’immenses surfaces et que l’épinette blanche, et surtout l’épinette rouge ont pris sa place et constituent aujourd’hui la principale ressource des forêts canadiennes. Mais ces forêts sont restées si vastes et si touffues, malgré les ravages des feux et ceux qu’a perpétrés la main de l’homme, qu’on ne voit pas encore le jour où elles cesseront d’offrir à l’industrie, sous une foule de formes, soit anciennes, comme celle de la construction, soit nouvelles, comme celle de la pulpe qui en dérive, des ressources à vrai dire illimitées.


II


La valeur des produits des forêts canadiennes, calculée d’après le recensement de 1891, était de 80,000,000 de dollars, soit 400,000.000 de francs.