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forêts leur matière première. À l’époque du dernier recensement, c’est-à-dire en 1891, la valeur de ces produits réunis atteignait, pour tout le Canada, près de six cents millions de francs. La province de Québec, seule, fournissait à l’exportation plus des deux-cinquièmes des produits dont ce chiffre représentait la valeur.

Presque toute la production qui, chaque année, est offerte sur les marchés, provient des terres de la Couronne, dont les forêts subdivisées par lots dits « limites » sont affermées au plus haut enchérisseur. Outre le prix d’adjudication, celui-ci doit payer un loyer minime par unité de surface, plus une taxe, variable suivant l’essence de l’arbre abattu, et que l’on appelle « droit de coupe ».


III


L’aire des forêts concédées pour la coupe, en 1898, comprenait 46,864 milles carrés environ. En l’année 1868, trente ans auparavant, on ne comptait que 17997 milles carrés livrés à l’exploitation des marchands de bois ; d’où l’on peut voir que cette exploitation est devenue, en trente années, deux fois et demie plus considérable.

À la vente des « limites » dans la province de Québec, en 1898, le montant total des adjudications s’élevait à $911,090, soit 4,560,000 francs environ. De ce chef seul la province de Québec retire le plus clair et le plus gros de ses revenus.

Dans les districts desservis par un chemin de fer s’établissent souvent des scieries à vapeur, d’où les bois faits aux alentours sont expédiés sous forme de