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exploitation forestière

richesse qu’elle avait dédaignés jusque-là, jusque dans un sol en apparence appauvri et stérilisé. Ainsi apparaît aujourd’hui l’industrie de la pulpe, qui se nourrit principalement des rebuts même des forêts et qui trouve à glaner prodigieusement sur un sol dépouillé des plus belles essences forestières. L’industrie de la pulpe de bois est appelée à des développements prodigieux, grâce à la matière première qui est en quelque sorte inépuisable. Nos vastes forêts d’arbres conifères sont d’une qualité supérieure et très recherchée sur les marchés anglais et américains. En effet, dès 1893, la pulpe canadienne se vendait en Angleterre au prix moyen de $24.80 la tonne, contre $20.77 pour les produits Scandinaves.


VII


Avant que nous puissions entrer dans les développements que suggère l’apparition de cette industrie devenue déjà d’une importance capitale en quelques années seulement, disons dès maintenant, pour l’édification du lecteur, qu’une seule région de la province de Québec peut fournir au delà de 500, 000 tonnes de papier par année, et cela pendant un temps indéfini.

* * *

Jusqu’en 1893, le gouvernement provincial n’avait pris aucune mesure pour protéger les forêts contre une exploitation désordonnée ou contre les dilapidations de toute nature auxquelles elles étaient journellement en butte. 5