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l’eau, que troncs d’arbres attendant leur tour de passer à la scierie. Ces scieries, appelées dans le pays « moulins à bois », fonctionnent jour et nuit, splendidement éclairées pendant la nuit par la lumière électrique. Ces troncs d’arbres, flottés jusqu’à l’usine, sont agrippés par des crochets en fer qui les introduisent dans un engrenage dont ils ne sortent que complètement débités ». (George Kaiser)


VI


Malgré l’immensité du domaine forestier de la province de Québec, on conçoit néanmoins qu’après un régime d’exploitation sans méthode et sans règle, qui dure depuis près d’un siècle, certaines essences de bois ont dû considérablement diminuer. Il en est ainsi pour le pin, qui n’a échappé à une destruction complète que grâce à sa prodigieuse abondance et à l’impossibilité, jusqu’aujourd’hui, de l’attaquer dans ses dernières retraites. On estime à 50, 000 kilomètres carrés l’aire actuelle du pin dans la province de Québec.

Quelques années à peine se sont écoulées depuis l’époque où le pin blanc ou jaune, le meilleur bois de construction du pays, se trouvait abondamment dans les districts relativement rapprochés des eaux navigables. Les exploitants en ces localités dédaignaient alors l’épinette blanche qui constitue maintenant leur principale ressource. Mais de même que la nature ne se lasse pas de produire, l’industrie humaine, pour ainsi dire mise en demeure de trouver de nouvelles ressources ou de périr, découvre précisèment des éléments nouveaux d’exploitation et de