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pulation infaillible et rapide. Nos Français, au contraire, (c’est le défaut ou le mérite de cette race) étonnamment empressés, amoureux, et, jusqu’au ridicule, courtisans de l’Indienne, si dédaignée des siens, s’en faisaient adorer.

« Ils n’avaient ni l’orgueil ni l’exclusivisme de l’Anglais, qui ne comprend que son Anglaise. Ils n’avaient point les goûts malpropres, avares, du senor espagnol, son sérail et ses négrillons. Libertins près des femmes, du moins ils se mettaient en frais de soins et de galanterie. Ils voulaient plaire, charmaient la fille, le père et les frères, dont ils étaient les hardis compagnons de chasse. La tribu accueillait volontiers le fruit de ces amours, des métis de la vaillante race. La femme américaine, se voyant aimée, désirée, se trouvait relevée. Notre émigrant français, rôturier en Europe, simple paysan même, était noble là-bas. Il épousait telle fille de chef, parfois devenait chef lui-même… »

Michelet.



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