Page:Buies - Le Saguenay et le bassin du Lac St-Jean, 1896.djvu/26

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de cette région aride ; ce sol n’est autre chose que du sable, auquel ils sont parvenus à faire produire des légumes et une certaine quantité de céréales suffisant aux besoins de la localité. Ils ont aussi construit une chapelle d’un extérieur humble, pauvre même, mais dont l’intérieur, chargé de décors pittoresques, d’images à profusion, peintes dans les couleurs les plus chatoyantes, est de nature à frapper vivement l’imagination enfantine des sauvages.

Mais ce qu’il y a de plus remarquable à Betsiamis, c’est le musée d’Histoire Naturelle, formé aux trois quarts de la faune et de la flore canadiennes ; ce musée comprend une variété extrême de sujets et de spécimens préparés par les Oblats eux-mêmes avec un art parfait, choisis et classés avec cette patience minutieuse qui caractérise le travail des religieux, et augmentés tous les jours au point que, dans quelques années d’ici, le musée des Oblats de Betsiamis sera peut-être le plus complet en son genre qu’il y ait dans toute l’Amérique du Nord.




C’est à partir de 1844 que les Pères Oblats ont commencé à desservir toute la côte nord du Saint-Laurent, depuis Tadoussac jusqu’au Blanc Sablon, à l’extrémité orientale de la province. Ils avaient alors leur quartier général à la Grande-Baie, dans le Saguenay. Ils ne trouvèrent, en arrivant dans les différents postes échelonnés le long du littoral, que les descendants des anciens Montagnais qui, les premiers, avaient reçu les Français à leur