Aller au contenu

Page:Buies - Le Saguenay et le bassin du Lac St-Jean, 1896.djvu/345

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

exploiter, aux dépens de ce cher public, les bois qui s’étendaient au delà des paroisses établies, sur le versant opposé des Laurentides.


V


FORMATION DE LA COMPAGNIE DU CHEMIN DE FER


Il faut ici que le lecteur se reporte quelque peu en arrière s’il veut savoir combien furent difficiles les commencements, combien pénibles les étapes successives d’une entreprise que nous considérons comme la plus féconde de toutes celles qui aient été conçues pour la province de Québec, depuis un demi-siècle, et comme portant en elle d’incalculables résultats. La construction du chemin de fer du Lac Saint-Jean est une époque dans notre existence coloniale ; elle a été le point de départ d’un déploiement dont on peut suivre jour par jour le progrès ; elle a été l’idée-mère de projets grandioses dont quelques-uns sont dès maintenant en pleine voie d’exécution, et l’on peut dire d’elle qu’avec ses développements futurs elle a, pour la province de Québec, province aussi vaste qu’un grand État du vieux monde, une importance au moins aussi grande que celle du chemin de fer du Pacifique pour le Dominion tout entier.

* * *

Il y a déjà quarante ans passés, en 1854, quelques personnes jetaient les bases d’une compagnie ayant pour objet de construire une voie ferrée allant de la capitale à la rivière Sainte-Anne, et devant être prolongée ensuite