Page:Buies - Le Saguenay et le bassin du Lac St-Jean, 1896.djvu/346

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jusqu’au lac Saint-Jean. Mais cette compagnie ne réussit guère qu’à faire faire quelques explorations. En 1868, la question fut ramenée sur le tapis, et en 1869, la « Compagnie du chemin de fer de Québec et Gosford » recevait de l’Assemblée Législative l’autorisation de construire une ligne de Québec au township Gosford, distance de vingt-six milles, en suivant la direction nécessaire pour atteindre le lac Saint-Jean, dans un avenir quelconque. Elle recevait en outre, de la même Assemblée Législative, une subvention de 1750 dollars par mille ; la ville de Québec, de son côté, prenait pour dix mille dollars de "stock", et des souscriptions privées étaient ouvertes !


LE CHEMIN À « LISSES » DE BOIS


Ce n’était pas là une tentative dérisoire, comme on serait porté à le croire de nos jours où de pareils chiffres feraient sourire. On voulait naïvement essayer, on voulait voir quelle figure feraient des capitaux canadiens dans une entreprise de chemin de fer ; surtout, on voulait commencer par quelque chose, n’importe quoi, pour tirer la capitale de son isolement, des barrières qui l’étreignent dans tous les sens, et pour la doter d’un arrière-pays productif dans la direction du nord, puisque de ce côté-là seulement elle pouvait essayer de se déployer.

Mais on reconnut bientôt l’impossibilité de construire un chemin de fer avec d’aussi maigres ressources. Alors on eut l’idée d’en faire un avec des « lisses de bois », et,