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Le défricheur ! voilà l’homme qui doit obtenir de n’importe quel gouvernement la plus grande part d’attention, de sollicitude et d’aide, de même que la colonisation doit être le premier et le plus important article de n’importe quel programme ministériel.


II


La paroisse de Sainte-Angèle, que son éloignement relatif a empêché de se développer d’une façon appréciable dans ses commencements, date à peine de trente-six ans ; elle compte aujourd’hui de mille à onze cents âmes. Ses terres sont, admirables : mentionnons entre autres la propriété de M. François Corriveau, un de ces cultivateurs intelligents qui font de la culture raisonnée, qui s’instruisent tous les jours et dont l’exemple répand autour d’eux comme une bienfaisante semence. Il a des prairies de foin et des champs d’avoine et de blé qui ne le cèdent en rien aux meilleurs champs du pays. Et cependant, Corriveau trouve que l’agriculture ne donne pas en proportion de ce qu’elle coûte de peines et de labeurs : « Le marché est trop loin, dit-il, en parlant de la station de Sainte-Flavie, il faut faire sept milles de chemin pour aller vendre notre foin ou nos céréales, nous gagnons bien plus à vendre nos animaux ; eux, du moins, nous coûtent peu