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ouvrir un chemin jusqu’au lac à l’Anguille, à vingt-et-un milles du village de Sainte-Angèle. Ce chemin suit à peu près régulièrement le cours de la rivière Métis.

Dans l’espace de cinq semaines seulement, l’été dernier, MM. Corriveau et Elzéar Pelletier, chargés de cette entreprise, sont parvenus à ouvrir et à mettre en excellent état dix-sept milles de chemin et n’ont été obligés d’interrompre leur travail que faute de fonds pour le continuer, après avoir dépensé la somme assurément minime de $600 dollars, en comparaison d’un ouvrage de cette importance.

J’ai parcouru ce chemin et j’y ai trouvé des établissements isolés, comme ceux auxquels je fais allusion plus haut. Les gens qui les habitent n’ont communiqué jusqu’ici avec Sainte-Angèle que par la rivière Métis, y transportant leurs produits et en rapportant leurs provisions, l’hiver, sur la glace. Ils sont généralement au service de la maison Price, qui fait faire des chantiers le long de la rivière et dans toute la contrée environnante. Quoique le pin soit généralement épuisé, on trouve encore dans la forêt quantité d’épinette, dont la maison Price fait une grande exploitation. Le feu a passé il y a une trentaine d’années sur toute la surface de ce pays et a dévoré la forêt, tout en laissant, çà et là, quelques arbres géants,