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naïfs, qu’ils se plaisent à des descriptions souvent grotesques, qu’ils se perdent dans les lieux communs, s’abandonnent avec une complaisance ingénue à une exposition minutieuse d’impressions et de sentiments beaucoup trop vieillis pour notre époque ! Qu’importe que l’imagination, l’originalité et le goût leur fassent trop souvent défaut ! On trouve en eux ce qu’on y cherche avant tout, de la jeunesse et cette audace inconsciente, presque aimable, qui fait qu’on leur sourit avec bienveillance et qu’on serait heureux de leur prodiguer les encouragements.

Nul n’a été l’expression du sentiment qu’on éprouve à la lecture des ouvrages canadiens mieux que M. le Consul actuel de France, le premier de tous les consuls français qui se soit occupé de notre littérature et qui ait voulu la faire connaître à l’extérieur.

M. Lefaivre a déjà fait sur notre compte trois conférences à Versailles, dans la première desquelles il s’est efforcé, comme il le rappelle, « de mettre en lumière les traits caractéristiques de l’ancienne colonie française, la persistance de sa vitalité nationale, son attachement à la langue, aux traditions de la mère-patrie, en un mot, tous les titres qui la recommandent à la sympathie d’un public français. » M. Lefaivre, en arrivant dans