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récits de voyages

cela tranquille, très comme il faut. C’est le Chippewa House.

Il y a bien encore deux ou trois hôtels, sans compter sept ou huit saloons, le tout dans la grande rue, bien entendu. Abstraction faite des saloons, il ne reste plus guère que des magasins de provisions, des épiceries et des pharmacies. Mais on aurait bien de la peine à les distinguer les uns des autres ; le pharmacien du Sault est aux trois quarts épicier, l’épicier à moitié pharmacien, et le marchand de provisions participe des deux. Bon nombre d’indiens circulent, enveloppés dans l’inséparable « couverte » ; ils forment le tiers de la population urbaine et les deux tiers de celle de la banlieue. Leur seule occupation est la pêche. Ces Indiens parlent assez souvent le français, ou plutôt le canadien. Il faut dire qu’ils estropient encore moins notre langue que les deux tiers des sous-rédacteurs de nos journaux.

Il n’y avait au sault Sainte-Marie, lorsque nous y passâmes en 1883, ni chemin de fer ni télégraphe. Situé à l’extrémité du Michigan, cet important village n’avait de communications d’aucune sorte, si ce n’est par eau. L’hiver, il était absolument isolé. La station de chemin de