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II

tionnaire au milieu du torrent qui entraîne les autres sciences vers leur perfection ? Je le sais, les réussites sont grandes ; mais c’est toujours le grand effet du hasard. L’expérience et la raison nous disent que le hasard est ce qui n’obéit à aucune loi, et ce dont nous ignorons la cause ; cependant, nous sommes tentés parfois d’en faire une individualité et lui prêter une sorte de calcul, en raison de l’à-propos de quelques-uns de ses effets que nous avons raison d’appeler des coïncidences.

Que l’émulation, que la connaissance raisonnée de nos devoirs et de nos intérêts nous dessillent les yeux, que les vues de l’homme de bien se dirigent vers la prospérité de son pays ; et à l’aide d’une marche hardie et permanente, nous atteindrons le vrai bonheur, c’est-à-dire nous aurons une bonne agriculture.

Si l’état de civilisation dans lequel nous vivons avait pour base d’instruction l’agriculture ; si les hommes, par de sages réflexions, se pénétraient que c’est par elle qu’ils prospèrent, que c’est à elle qu’ils doivent l’entretien de l’existence sociale, ne se feraient-ils pas un devoir, un honneur de l’approfondir, d’en associer l’étude avec les autres sciences, auxquelles ils se livrent avec tant d’empressement ? Elle a sans doute des droits à leurs méditations, puisqu’elle seule forme les hommes robustes et vigoureux qui résistent le plus aux fatigues de la guerre, puisqu’elle seule les rend dispos, et entretient la vie et la santé. Quelle différence de force entre l’homme des champs et celui des cités, et quelle mâle vigueur distingue le premier de l’habitant de la ville, que l’on voit faible et délicat !

Le commerce émane également de l’agriculture ; elle est son principal aliment et l’agent de sa prospérité. Je