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cet abrégé que j’ai tiré et dressé des mémoires que son fils aîné en a laissés, etc. » Cette Vita Rubenii est donc l’œuvre commune du fils et du neveu de Pierre Paul. Ce point est important : on sait ainsi officiellement la valeur que l’on doit attacher aux faits consignés dans cet abrégé.

» Cet abrégé même ne suffit pas à de Piles ; il continua la correspondance pour obtenir des lumières supplémentaires, et ayant demandé à Philippe Rubens des renseignements sur les époques d’exécution des tableaux du peintre, il reçut pour réponse : » de spécifier en quel temps ils ont été faits, ce seroit impossible, d’autant que le nombre en est trop grand et que Rubens même n’en a tenu aucune notice, et que presque tous ses disciples sont morts ou sans mémoire. »

» J’ajoute ici que cette remarque est importante : si, d’un côté, elle nous prive de l’espoir de trouver un registre de ses œuvres tenu par Rubens lui-même, elle répond, d’un autre côté, à quelques accusations lancées de çà et de là contre le caractère de l’artiste, qu’on a représenté comme un marchand, tenant exactement, par doit et avoir, le grand livre des aunes de toile qu’il couvrait de couleur, et veillant, avec toute la rigueur commerciale, à la rentrée du produit de ses opérations artistiques.

» Mais si nous devons renoncer à découvrir un jour ce registre imaginaire, nous conservions l’espoir de recevoir, de la correspondance du peintre, si intéressante à en juger par le peu que nous en avons, de vives lumières sur ses travaux. En effet, cette correspondance a dû être immense.