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- 54 - à la bourgeoisie, et devant, par conséquent, être poorter de naissance. Mais voici la lettre trouvée dans les archives de M. Goupy de Quabeck. Le document n’indique pas le lieu de destination, preuve qu’il doit avoir été confié à Philippe de Lantmeter lui-même, pour être transmis ensuite au destinataire ; il porte, à l’extérieur, l’adresse suivante : A Monsieur Monsr. de Ruebens. Monsieur Ruebens, Vostre frère m’a hier livré vostre lettre du 16 d’avril insistante pour avoir favorable appoinctement sur vostre requeste, laquelle je n’ay encor exhibée à Son Excellence, attendant quelque opportunité meilleure, comme j en ay parlé à vostre dict frère. Et de fait je vous conseilleroye avoir encor un peu de patience. Puis mesme qu’à mon jugement, en ce tamps qui court, malaiséement pourriez vous estre en lieu où vous fussiés, ou plus à requoy quant à vous, ou avec moindre bruit et offension des parties interressées. D’autre costé traînants les affaires du pays en la sorte comme elles font, je ne say que c’est que Son Excellence en pourroit ordonner, ayant mesmement regard à Madame, laquelle vous pouvés estimer trouveroit tout changement estrange, de façon que je n’en ay encor rien touché pour ne l’avoir trouvé convenir, combien que je me persuade assez que Son Excellence le rejettera sur son frère sans s’en vouloir mesler. De ma part je vous asseure que je désireroye de tout mon cueur vous pouvoir monstrer combien j’estime nostre ancienne amitié et les vertus que j’ay remar¬ quées en vous lorsque vostre malheur ne nous empeschoit plus familière communication, mais je vous prie me croire que si vous estiés mon frère, je ne vous sauroye autrement