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Page:Bulletin de l'Académie Delphinale, 3e série, tome 16 - 1880.djvu/175

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Quels frissons caressants de brise Élyséenne,
Quels doux soupirs éclos d’un souffle printanier,
Quels sons délicieux de harpe Éolienne,
Palpitaient ou pleuraient sur le divin clavier !…

Mais aussi, quels torrents de puissante harmonie
Sortaient du magnifique et sonore instrument,
Quand le souffle d’en haut, cette âme du génie.
Avec l’éclair, sur lui, tombait du firmament !…

Oh ! comme alors les cœurs reconnaissaient la lyre
Digne de prendre place aux célestes concerts,
La lyre aux cordes d’or qui mollement soupire
Ou résonne à l’égal du grand vent des déserts !…

Chantre mélodieux à la voix inspirée,
Comme, — de l’art éteint rallumant le flambeau, —
Tu faisais boire alors à la foule enivrée
Le pur nectar des vers dans la coupe du beau !…


III.

 
Ta poésie est tout : — charme, extase, lumière…
L’éclat vermeil de l’aube et le rayon du soir ;
Sur des lèvres d’enfant, la fleur de la prière,
Le nuage flottant sur l’or de l’encensoir…

C’est le printemps d’amour qui s’éveille dans l’âme
Avec tout son azur, tous ses reflets dorés ;
La douceur des aveux, et la première flamme
Brûlant l’encens du cœur à des pieds adorés