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voyage de m. lemaire dans l’androy.

dix minutes au village de Faralambo et, une heure et demie après, à la bouche du fleuve. Les dunes de cette partie de la côte ne sont pas boisées de filaos, comme au Mandrary ; elles ne sont revêtues que d’un peu d’herbe. Le sol est partout jonché d’œufs d’Æpyornis. C’est là que M. Lemaire s’est rencontré avec le roi du Manambovo, Malay, avec lequel il contracta le serment du sang.

Cette région abonde en bœufs, en chèvres et en moutons. On y cultive surtout la patate ; le manioc y est rare. Le commerce du caoutchouc et de l’orseille y a été assez florissant jusqu’à ce que le pillage des comptoirs du Faux Cap et du Cap Sainte-Marie ait forcé les traitants européens à abandonner le pays.

De la bouche du Manambovo, il faut quatre heures trois quarts pour aller à Itomampy ou Faux Cap. La route suit les sinuosités de la plage qui est formée par des roches volcaniques recouvertes par de la poussière de coquillages et que bordent des dunes revêtues d’une brousse assez dense et semées de nombreux débris d’œufs d’Æpyornis. La mer y est toujours houleuse et le débarquement y est impossible. À mi-route, après avoir traversé les pays d’Itsafoy et d’Atakataka, où abondent les tortues, on trouve le promontoire rocheux de Tsimanga, qui interrompt momentanément la ligne de dunes et qui est percé de grottes.

L’aspect du Faux Cap n’a rien de séduisant. Partout du sable avec des buissons de nopals. Quatre groupes de cases en roseaux qui tombent déjà en ruine, montrent l’emplacement du comptoir qui a été pillé en mars 1896. La baie qui est fermée par une barrière naturelle de rochers placés à 5 ou 600 mètres de la côte, est accessible pour des bateaux d’une vingtaine de tonnes ; on y entre par une passe étroite qui s’ouvre au sud-est, et on mouille par 3 mètres de fond. Le village est à quelque distance dans l’intérieur. L’eau y est toujours rare ; on s’en procure en creusant des trous dans le sable.