Il n’en va plus tout à fait de même d’une carte détaillée, dans le voisinage immédiat de la terre.
Une limite s’impose à ce voisinage ; celle du plateau continental me semble être hors de question. Sur l’espace entouré par l’isobathe de 200 mètres ou de 100 brasses, s’accomplissent les phénomènes que l’homme a le plus d’intérêt à connaître et par conséquent à étudier. Or la profondeur de 100 brasses est dès à présent à écarter par suite de la décision du Congrès de Londres ; reste donc la profondeur de 200 mètres.
Autour de la France, la dimension du plateau continental est très variable. Extrêmement étroit sur la Méditerranée, entre Marseille et la frontière italienne, surtout au delà de Toulon, il s’élargit au contraire du côté opposé, entre Marseille et la frontière d’Espagne. Il en est de même sur l’Océan. Le plateau continental y constitue une plaine à pente douce terminée par une falaise sous-marine que les sondages du Caudan, en 1895, ont démontré être encore plus abrupte qu’on ne le croyait. Cette falaise est à peine à 25 milles de terre devant Bayonne où elle enveloppe un trou profond, le Gouf du Cap-Breton. À partir de ce point, elle prend la direction du N.-N.-O. et, par une ligne plus ou moins sinueuse, s’étend au delà des plateaux de la Grande-Sole, au large de Brest, entoure les Îles-Britanniques et laissant ensuite une bande étroite de terrains profonds, immédiatement contre la Norvège, elle fait de la mer du Nord presque entière une mer à fond tellement plat qu’il est à peu près partout au-dessous de 100 mètres. La Manche, y compris une sorte de cuvette ayant une soixantaine de mètres, profondeur maximum, fait partie du plateau continental.
La région du plateau continental est le théâtre des principaux phénomènes océanographiques. Les courants s’y manifestent avec leur maximum de complication car ils sont la résultante des courants de haute mer, ces grandes
