pait la plus large portion du continent africain. Les rapports annuels perdent par là leur attrait le plus vif aux yeux de la majorité des lecteurs. L’imprévu joue un rôle de moins en moins considérable, et — fort heureusement d’ailleurs — aventures et surtout mésaventures se font rares dans les relations des voyageurs. Les menus incidents de la vie quotidienne, ceux que le voyageur lui-même ne mentionne pas dans sa relation, ne sauraient être enregistrés dans un rapport où seuls les traits saillants doivent trouver place. Si ce rapport, œuvre d’exposition scientifique avant tout, devient chaque année plus aride, s’il manque de plus en plus de pittoresque et d’ornements, la faute en est sans doute un peu au rapporteur, mais quelque chose en revient aux faits eux-mêmes, chaque jour plus minutieux, plus précis, moins inattendus et moins mouvementés.
Si, au Maroc, aucun événement ne s’est produit, digne de retenir l’attention du géographe, il faut, au contraire, insister avec détail sur une série de faits intéressants dont les confins méridionaux de l’Algérie et de la Tunisie ont été le théâtre. Au pied des hauts plateaux où commence le Sahara, des études ont été exécutées, soit à l’ouest, soit à l’est, qui constituent de véritables progrès pour la géographie.
Voici d’abord la publication d’un récit de voyage d’exploration dont il a été déjà question dans un précédent rapport. M. Walter B. Harris avait, après le Français René Caillié et l’Allemand Gerhard Kohifs, pénétré dans les oasis du Sahara nord-occidental ; la relation de son expédition au Tafilelt, comme celle de M. Delbrel, fournit des données contemporaines intéressantes, mais encore bien insuffisantes sur des points dont les descriptions antérieures se rapportent aux années 1828, 1862 et 1864.
Le récent voyage accompli par le gouverneur général de
