l’Areg tunisien, de cette région des dunes de sable dont le voyageur a déterminé les limites ; mais cet élément n’intervient qu’avec discrétion et opportunité dans l’étude de géographie positive dont il s’agit. Telle qu’elle est, au total, l’œuvre de M. Cornetz eût été approuvée de celui qui l’a inspirée, comme elle l’est des hommes les plus compétents en géographie saharienne, car elle est d’une valeur hors ligne.
Un tragique événement a, cette année encore, marqué les relations des explorateurs français avec les Touareg. Le marquis de Morès, qui projetait de gagner l’Afrique centrale, en traversant le Sahara, avait à peine quitté le Nefzaoua quand il fut massacré, le 8 juin 4196, à El-Ouatia, non loin de Sinaoun, par des maraudeurs touareg auxquels il s’était imprudemment confié. Il est du devoir du rapporteur de saluer une fois encore, au passage, le souvenir d’un voyageur arrêté dès les premiers pas, vers la réalisation d’un projet chevaleresque insuffisamment mûri.
Plus à l’est encore, M. H. S. Cowper, continuant ses voyages archéologiques en Tripolitaine, a recueilli des nouvelles données intéressantes pour les géographes. Ce ne sont pas les collines de Tarhouna et de Gharian qui ont été cette fois le but exclusif de son excursion ; au cours d’une récente reconnaissance à travers les collines du pays tripolitain, M. Cowper a rencontré, dans les districts de Jafara, de Tarhouna et de M’salala, des ruines nouvelles.
En attendant que les Touareg Azdjer — qui ne paraissent pas responsables de la mort du marquis de Morès — conduisent M. Foureau à l’Aïr, le rapporteur franchissant le Sahara tout entier, gagnera les pays de steppes arrosés par le Sénégal et le Niger, car sur ce terrain-là, les officiers des troupes françaises en 1896 ont accompli, comme les années précédentes, une tâche très profitable à la géographie.
