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rapport sur les travaux de la société

Avant d’en étudier la portée, il convient de donner un souvenir à un jeune ingénieur des mines qui avait exposé il y a quelques années, dans cette enceinte même, les résultats de ses fructueux voyages au Congo français. Maurice Barrat, dont le Bulletina récemment publié une remarquable notice sur l’Ogôoué, est mort à son retour de Madagascar, où le Ministère des Colonies l’avait envoyé pour étudier les exploitations aurifères de ce pays. Le dernier travail qu’il avait écrit, consacré aux mines d’or du bassin du Sénégal, résume les données acquises au cours de sa visite ; à la suite d’un intéressant exposé historique et géographique, Maurice Barrat y explique que ces mines renferment des minerais d’un traitement facile et de teneurs relativement élevées, mais qu’elles seront difficiles à exploiter, La lecture de cette étude, comme celle de la relation insérée au Bulletin, augmentera encore les regrets causés aux amis de la science géographique par la perte de M. Barrat.

Le territoire encore assez mal connu, arrosé par la Falémé, le grand affluent gauche du Sénégal, a été étudié par M. A. Leclerc en 1894. Un topographe du Service géographique de l’armée, M. Roger Volpesnil, mort malheureusement à la fin de la mission, accompagnait ce voyageur et a levé l’itinéraire suivi par son expédition. Les préoccupations surtout commerciales de M. Leclerc ne l’ont pas empêché de rendre service à la géographie positive : il a, en effet, rectifié certaines inexactitudes des cartes relatives au cours même de la Falémé et aux sources du Gombo, du Koundo, du Dialoko, du Kila-Kouré,  etc., ses principaux affluents ; il a aussi déterminé la situation respective de deux provinces du Diallongala où aucun Européen n’avait encore pénétré.

Les pays situés aux sources du Niger ont, en 1896, occupé les diplomates et les géographes français. Le Fouta-Djalon, ce massif montagneux où le Sénégal et la Falémé prennent