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et sur les progrès des sciences géographiques.

leurs sources, a été placé sous le protectorat de la France le 18 mars dernier ; ainsi s’est réalisé un événement que divers explorateurs français avaient de longue main commencé à préparer. M. J. Moreau à communiqué à ce sujet à notre Société des notes précieuses sur les Peuhls de race pure, au milieu desquels il avait vécu pendant cinq mois en 1895, au cours d’une mission dans le Fouladougou et le Faquessi.

Au sud du Fouta-Djalon, une commission mixte anglo-française a achevé la délimitation de la frontière entre le Sierra-Leone et la Guinée et le Soudan français. La convention du 21 janvier 1895 avait fixé diplomatiquement cette frontière, que des officiers des deux nations ont déterminée sur le terrain même. La mission française avait pour chef le capitaine Passaga ; ses collaborateurs étaient le capitaine Millot et le capitaine Cayrade, ce dernier chargé plus spécialement des observations astronomiques. Grâce à la Commission mixte, la ligne des crêtes séparant le Niger des bassins côtiers de l’Atlantique a été levée exactement depuis les sources du grand fleuve jusqu’au 10° de latitude nord, puis une frontière conventionnelle a été tracée jusqu’au thalweg de la Grande Scarcies ou Kolinte. Le travail, commencé le 13 janvier 1896 à Tembi-Koundou, a été terminé le 1er mai ; il a valu à la science géographique des levés topographiques et des clichés photographiques intéressants ; il a aussi entraîné une rectification dans la latitude assignée à la source du Niger par le capitaine Levasseur. Ce point ne se trouve pas, comme on le croyait jusqu’ici, par 9°45’ de latitude nord et par environ 12°50’ de longitude ouest de Paris, mais exactement par 9°5’20” de latitude et par 13°7’ de longitude, ce qui le déplace d’une vingtaine de kilomètres vers le sud, et de 38 kilomètres vers l’ouest. Ces rectifications de détail ont leur intérêt pour les diplomates non moins que pour les géographes de profession.