Entre Ségou-Sikoro et Tombouctou, par conséquent en plein cours moyen du Niger, le Macina vient toucher la rive droite du grand fleuve soudanais et s’étend vers le sud-est jusqu’à la frontière de pays qui, appartenant à la zone d’influence française, n’ont pas encore été directement rattachés à notre domination. Aussi le cercle de Bandiagara a-t-il été créé récemment de ce côté du Niger, et un officier très capable a-t-il été placé à sa tête. Cet officier, le commandant Destenave, de la légion étrangère, a exécuté dans le Mossi un voyage intéressant, au point de vue politique tout au moins ; s’il n’est pas entré dans Ouaghadougou, il s’est du moins mis en relations avec le naba qui commande à tous les chefs du pays, et il a conclu avec quelques-uns d’entre eux des traités d’alliance. M. Destenave, continuant ainsi l’œuvre commencée naguère par M. Alby, a définitivement rattaché le Mossi à la sphère d’influence française.
Tombouctou n’est plus, géographiquement, la cité mystérieuse dont ont rêvé pendant si longtemps les explorateurs africains ; elle est cependant, encore aujourd’hui, une ville intéressante à explorer et qui ménage bien des surprises à ses visiteurs ; M. Félix Dubois l’a récemment prouvé dans son intéressant ouvrage intitulé, en souvenir du temps passé sans doute, Tombouctou la Mystérieuse. Les géographes constateront aussi avec surprise que l’aspect des environs de Tombouctou se trouve complètement modifié sur les cartes depuis l’occupation de la ville par les Français. Mais combien de notions vagues encore, combien d’inconnu dans les régions avoisinantes ! C’est pour contribuer aux progrès de la connaissance de ce pays que M. Paul Vuillot, notre collègue, à l’aide de tous les éléments utilisés par M. Bluzet dans sa carte publiée au Bulletin, et sous le patronage de la Société de Géographie, a dressé une carte à 1/100, 000° de la région située à l’ouest de Tombouctou. Cette carte doit être envoyée à tous les officiers du corps d’occupation de
