marin, amas d’un fluide relativement maniable, selon la belle expression de Charles Sainte-Claire Deville, est le préliminaire obligé à l’étude de l’océan aérien, masse d’un fluide éminemment sensible et impressionnable.
Mais, si grande qu’elle soit, cette utilisé l’est plus encore pour les sciences appliquées. La première à en profiter est l’hydrographie. Grâce à ces cartes, il lui deviendra possible de remonter des faits, dont elle s’est jusqu’ici uniquement préoccupée, à la considération des lois générales qui régissent ces faits. Telle est la puissance d’un graphique que souvent la lumière en jaillit écrite en caractères tellement nets qu’il est impossible de se méprendre sur leur signification. Les terribles sinistres du Saint-Pierre, le bâtiment des Œuvres de mer, sur les bancs de Terre-Neuve en 1895 et peut-être du Drummond Castle près d’Ouessant, auraient été évités si l’on avait possédé des cartes convenables de ces parages.
Au point de vue hydrographique, comme au point de vue militaire, l’utilité n’est pas moindre. La double considération de la profondeur et de la nature du fond constitue un système de coordonnées océanographiques susceptibles de remplacer, en certaines circonstances, les coordonnées astronomiques ou topographiques fixant la position d’un navire. Ces circonstances sont nombreuses ; elles comprennent non seulement le cas de brouillard, de nuit, en paix comme en guerre, alors que bien des aides sont supprimées, mais encore celui des bâtiments sous-marins, problème dont la solution est poursuivie avec tant d’ardeur.
Est-il nécessaire de mentionner l’emploi des cartes sous-marines pour la pose méthodique des câbles télégraphiques ? Cela est si vrai que les cartes de ce genre les plus complètes qui aient été dressées, l’ont été principalement par des compagnies télégraphistes anglaises. Plusieurs navires au service de celles-ci sont continuellement occupés à des observations océanographiques dont chacune, profondeur
